Le pays connaît une saison intense de feux de forêts. Selon le gouvernement fédéral, 2 214 incendies ont consumé environ 3,3 millions d’hectares ces dernières semaines. Au total, 120 000 personnes ont déjà été forcées de quitter leur domicile et 26 200 autres sont en cours d’évacuation.
C’est sur la Côte-Nord, le long du fleuve Saint-Laurent, à quelque 900 kilomètres à l’est de Montréal, et en Abitibi-Témiscamingue, dans le nord-ouest de la province, que les brasiers sont les plus intenses. Des dizaines de municipalités ont déclaré l’état d’urgence sur leurs communes et pris des ordres d’évacuation, mardi soir encore. Et, en quelques jours, près de 10 000 personnes ont dû quitter, temporairement, leur logement.
Parmi elles, les 1 500 habitants de la communauté innu de Mani-utenam, installée près de Sept-Iles, la principale ville de la Côte-Nord, sommés d’évacuer les lieux le 2 juin dans l’après-midi, le feu se rapprochant dangereusement de leur localité. « On ne sentait rien, le vent poussait la fumée vers le nord, raconte un résident, Albert Volland, mais quand on a entendu à la radio qu’il fallait tout quitter sans paniquer, on a ramassé nos affaires les plus importantes, nos papiers, et nous avons pris la route. » Vers une auberge à quelques kilomètres de là pour sa famille et lui, tandis que d’autres habitants partaient en bus se mettre à l’abri dans la communauté innu amie de Pessamit, à 300 kilomètres de distance. Quatre jours plus tard, le 6 juin, l’ordre d’évacuation a été levé. « La pluie est enfin là, elle tombe, et elle tombe fort », se réjouissait Albert Volland en retrouvant son domicile, intact. En Abitibi, en revanche, les services météorologiques ne prévoient pas de précipitations dans les jours à venir, en dehors de quelques brefs orages, avec risques de foudre à la clé.